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Voici le reportage de Cédric sur les championnats du monde de Judo par équipe à Paris, où l'ambiance était formidable pour une formidable compétition de judo. A bientôt au Club et Merci de nous faire partager ce beau souvenir :


Les photos de Cédric du championnat, laisser la souris sur la photo pour avoir le descriptif.


Dimanche 17 septembre 2006 :

Championnats du monde de judo par équipes de nations


1er tour : Petite mise en route

Les premiers combats commencent à 9h30 alors que Bercy se remplit petit à petit. L’équipe de France affronte l’Océanie pour ce qui sera juste un tour de chauffe autant pour les judokas que pour le public. Le match se soldera par une victoire parfaite (7 victoires par ippon). Les combattants étaient : Cyril Soyer (-60kgs), Benjamin Darbelet (-66kgs), Daniel Fernandes (-73kgs), Anthony Rodriguez (-83kgs), Frédéric Demontfaucon (-90kgs), Ghislain Lemaire (-100kgs) et Mathieu Bataille (+100kgs).

Tout en haut du tableau, le Brésil affronte la Russie. Opposition de style entre deux équipes au judo totalement différent. Les brésiliens bougent et tentent beaucoup, à l’image de la clé de bras réussie par le -73 brésilien, très bon toute la compétition, alors que les russes procèdent en contre et se montrent attentistes, caractéristique du judo des pays de l’Est. Finalement, les russes vont l’emporter difficilement 4 victoires (29 points) à 2 (13 points). Les hollandais et les japonais sont exempts du premier tour.

Dans la deuxième partie de tableau, l’Ukraine est elle aussi dispensée du premier tour. Quant à la Géorgie, finaliste du dernier championnat à Bale en 2002, elle affronte l’Egypte et fait déjà grosse impression par sa belle victoire 6(45)-0(0). Une équipe de Corée du Sud efficace passe également le premier tour en battant des hongrois combatifs mais manquant d’expérience. Résultat du match : victoire de la Corée 5(45)-1(5). Enfin, dernier combat de ce premier tour, les israéliens affrontent les cubains, pour une victoire des premiers 4(32)-3(13).L’équipe d’Israël élimine de la compétition des cubains décevants.


Quart de finale : L’exploit

Dans un match de faible niveau technique, la Russie vient à bout de la Hollande sur le score de 3(30)-2(13) et se qualifie pour les demi-finales. Dans un quart de finale 100% pays de l’est, la Géorgie bat de fort belle manière l’Ukraine et poursuit sur son impression de puissance. Score du match : 4(37)-2(20). La Corée ne fait qu’une bouchée d’Israël dans un match à sens unique malgré la volonté et la détermination des israéliens. Corée 6 victoires (45) – Israël 1 victoire (5).

Le plus beau match de ces quarts de finale oppose la France au Japon, tenant du titre. Ce choc du tournoi a tenu toutes ses promesses et a vu les français réaliser l’exploit face à la muraille japonaise. C’est tout d’abord Cyril Soyer qui envoie au tapis d’un bel ippon le triple champion du monde japonais, imité ensuite par Benjamin Darbelet et Daniel Fernandes, auteur d’un superbe seoi maki komi, l’un des plus bels ippons de la journée. Bercy s’enflamme de plus en plus. Anthony Rodriguez ramène un match nul qui rapproche l’équipe de France de la qualification. Le public croit à l’exploit. Et c’est Frédéric Demontfaucon qui donne finalement la victoire à la France avec un bel enchaînement au sol après son spécial, tomoe nage et qui finit de faire bouillir le chaudron du palais omnisport. Les défaites de Ghislain Lemaire et de Mathieu Bataille ne changeront pas la donne et l’équipe de France va affronter la Russie en demi-finale après le plus beau match du championnat.


1er tour de repêchages : Pas de surprise

Le Brésil élimine la Hollande après un match d’une grosse intensité et d’un niveau technique remarquable (notamment une nouvelle clé de bras du -73 brésilien). Victoire brésilienne 4(28)-3(13). Le Japon, sans doute vexé de la défaite contre la France, pratique un judo de démonstration contre l’Océanie, balayée 7(70)-0(0). La pauvre équipe n’aura pas fait long feu dans cette compétition en tombant contre la France et le Japon. Il faut cependant reconnaître que leur niveau était beaucoup trop bas pour pouvoir faire une plus belle compétition. De son coté, l’Ukraine n’a guère de difficultés à écarter l’Egypte par 6 victoires (60) à 1(10). Bel ippon néanmoins du -60 égyptien avec un kata guruma à l’envers (?! Du moment que ça marche). Israël se fait éliminer par la Hongrie dans un match très serré malgré le score final 5(43)-2(20).


2ème tour de repêchages : L’expérience paye

Brésil - Japon : Les japonais s’imposent assez tranquillement face à des brésiliens plus timorés, peut-être fatigués ou alors trop respectueux de l’équipe japonaise. La victoire japonaise est lancée par un ippon du -60 japonais sur ippone soei nage. Score final : 5(37)- 1(15). Hongrie - Ukraine : dans ce nouveau duel entre pays de l’est, le spectacle est au rendez-vous, le niveau technique un peu moins. Pour preuve, un double te guruma qui finit sur un enchevêtrement de pieds, de jambes et de bras et qui laisse l’arbitre perplexe. Arbitre qui manquera de périr sous un ippon par uchi mata, il verra juste le combattant hongrois échouer à ses pieds. Intervention de l’arbitre également alors que le judoka ukrainien allait projeter son adversaire contre l’écran plasma de l’affichage. Victoire ukrainienne 4(40)-2(20).


Demi-finale : la désillusion

Corée – Géorgie : match très disputé entre les deux équipes d’un style vraiment différent : les puristes coréens contre les bûcherons géorgiens. Finalement, s’entraîner à lancer des billots de bois a du bon car ce sont les géorgiens qui se retrouvent en finale. Les coréens, quant à eux, affronteront les japonais pour une place sur le podium dans un duel asiatique. Géorgie 4(33)- Corée 3(25).

Dans le même temps se déroule la demi-finale opposant la France à la Russie, match que tout Bercy attend impatiemment. L’équipe de France tente un coup de poker en composant l’équipe suivante : Cyril Soyer (-60), Benjamin Darbelet (-66), Daniel Fernandes (-73), Anthony Rodriguez (-81), Mehdi Khaldoun (-90), Frédéric Demontfaucon (-100), Ghislain Lemaire (+100). Le match débute mal avec une défaite de Cyril Soyer pris dans un balayage dans le temps, mais Benjamin Darbelet rétablie l’équilibre au score. Daniel Fernandes s’arrache pour donner la victoire au clan français dans un Bercy survolté. Anthony Rodriguez perd son combat de pas grand-chose malgré sa nette volonté ainsi que Mehdi Khaldoun, pris en immobilisation. La tension au maximum sur et autour des tapis, Frédéric Demontfaucon s’attaque à son adversaire pesant 10kgs de plus que lui. Suite à une belle séquence de domination au kumi kata, le français parvient à placer un uchi mata en fin de combat. Il marque ippon et permet aux bleus d’égaliser et de compter même un avantage aux points. Pour le dernier combat, Ghislain Lemaire doit au minimum faire un match nul. Face à la montagne russe, il ne trouvera pas la faille et se prendra un yuko sur la seule attaque (et un contre encore) de Mikhaylin. Le russe ne se prendra qu’une seule pénalité, ce qui est très largement bien payé. La France échoue donc aux portes de la finale où on assistera à un affrontement Géorgie- Russie.


Intermède artistique :

Avant les places de 3 tant attendues entre le Japon et la Corée et surtout entre la France et l’Ukraine, les organisateurs de ces championnats du monde proposent une démonstration de katas (dirigée par une 6ème dan, excusez du peu). Sur une musique entraînante, 12 combattants présentent les 3 premières séries du nage no kata, réalisée dans une chorégraphie remarquablement synchronisée. Entre les séries, une présentation d’un kata tout en souplesse permet de percevoir toutes les facettes du judo. Sous les applaudissements du public, les judokas (dont l’obtention de la ceinture noire n’a pas du être très difficile, au moins du point de vue des katas) laissent place aux matchs pour la médaille de bronze.


3ème place : la belle consolation

Corée - Japon : dans ce duel asiatique, le beau judo est présent. Les deux équipes se donnent à fond et se départagent difficilement. Finalement, la Corée battra aux points le Japon sur le score de 2(17)-2(13).

France - Ukraine : les français sont déterminés à aller chercher la médaille de bronze et le public de Bercy est là pour les soutenir. Dès le premier combat, Cyril Soyer donne le ton après sa défaite contre le russe. Il se montre agressif dans le bon sens du terme et donne son premier point à l’équipe de France. Benjamin Darbelet apportera un deuxième point à la France avec un beau te guruma. Dans un palais omnisport de Bercy à l’ambiance exceptionnelle, Anthony Fritsch ramènera une victoire précieuse mais Alain Schmitt se fera dominer d’un petit koka. Et ce sera Frédéric Demontfaucon qui apportera le point décisif de la victoire, faisant exploser Bercy. Ghislain Lemaire gagnera par ippon suite à la disqualification d’un ukrainien se croyant à la boxe. Pierre Robin apportera le dernier point à la France avec un ippon au sol, après un tomoe nage ukrainien bien maîtrisé. Les français gagnent donc 6(50)-1(3) sous une magnifique ovation des supporters. La troisième marche du podium sera donc composée des équipes de Corée et de France. Une bien belle récompense pour les deux nations qui ont fait tomber le Japon et une occasion de plus pour Bercy de s’enflammer et de montrer au monde du judo que le public français est bien l’un des meilleurs.


Finale : un duel de bûcherons

Ce titre résume assez bien la qualité technique de la finale. Les géorgiens, encouragés par un public un peu chauvin, sortiront vainqueurs de ces combats à base de contres et de kata guruma très arrachés. Le plus bel ippon de la finale et le plus technique aussi est à mettre à l’actif du +100 russe avec un bel uchi mata bien préparé et bien placé. Sur le score de 4(29)-3(27), les géorgiens deviennent champions du monde et c’est mérité. Ils ont vraiment été les meilleurs du tournoi, dégageant une impression de force et de puissance que leurs adversaires n’ont pas su contenir.


Conclusion : l’émergence des pays de l’Est – Le tomoe nage à la mode – Un public formidable

3 nations issues des pays de l’Est dans les 6 premiers et 3 pratiquant un judo plus basique. On peut dire que la nouvelle vague au judo très proche de la lutte s’avère très efficace. Ces judokas se basent sur un gros travail physique et très peu d’attaques franches.

Au niveau des prises les plus tentées, le tomoe nage arrive nettement en tête devant le kata guruma et le uchi mata. Souvent essayé, il a cependant été peu efficace mais permettait de s’effacer lorsque l’adversaire pressait en haut. Des judokas comme Frédéric Demontfaucon profitent également de cette technique pour enchaîner au sol sur une clé de bras.

Le palais omnisport de Paris Bercy était bien rempli et a donné une ambiance exceptionnelle toute la journée. Encourageant de tout cœur les français, il a également fait preuve de beaucoup de fair-play envers les autres équipes. Malgré un arbitrage parfois litigieux, ce fut un superbe tournoi que ce championnat du monde 2006 par équipes de nation.